Fondateur M. L.
Sonnemann.
Journal politique, financier,
commercial et littéraire.
Paraissant trois fois par jour.
Au Jour le Jour
M. Arthur Schnitzler
M. Arthur Schnitzler est un des derniers venus parmi les
écrivains de la Jeune Allemagne. On
connaissait jusqu’ici de lui un recueil de nouvelles et une pièce en trois actes, où se
révélaient des qualités éminentes, mais qui ne l’avaient point encore fait
sortir du rang, lorsque, récemment, il publia dans la Neue Deutsche Rundschau un roman intitulé:
Sterben – Mourir. Le succès en fut très vif; il semble bien qu’il soit de tout point
mérité. Sterben est un très court roman ou, si l’on veut, une longue nouvelle: cent
cinquante pages à peine. Trois personnages seulement: un jeune homme et une
jeune femme tendrement unis, Félix et Marie,
et un médecin. En la première scène, singulièrement saisissante par la sûreté des traits et le choix
des détails, Félix vient
d’apprendre qu’il est atteint d’une maladie incurable et qu’il n’a pas plus
d’une année de vie: il l’annonce à Marie, et celle-ci, désespérée, s'écrie qu’elle mourra
avec son ami. Il s’efforce de l’apaiser, de lui faire comprendre qu’elle doit
vivre et qu’elle pourra encore être heureuse: elle ne veut rien entendre. . . Aux dernières pages du roman, aux derniers jours de la
maladie de Félix, c’est
lui qui désirera passionnément l’emmener avec lui dans la mort, c’est elle qui
voudra vivre. Cette lente décomposition des sentiments et des affections, tel
est le sujet de Sterben. Imaginez ce thème traité par un de nos romanciers: sans doute il sera
porté à exagérer la laideur morale de ses personnages. Rien de pareil chez M.
Schnitzler: aucun excès, aucune violence, aucune brutalité; la peinture, si
forte qu’elle soit, garde une mesure et une justesse parfaites. Ce qui se passe
chez Marie, ce qui
s’éveille et se glisse d’inconsciente impatience et de lassitude sous sa
tendresse et sa pitié, tout cela est profondément observé, nuancé avec une rare
précision. . . Si j’ajoute que les développements du
récit sont brefs et
sobres, que la composition a une logique, une suite et une clarté presque
classiques, j’en aurai assez dit pour expliquer le succès de Sterben et pour montrer que les lettres allemandes ont désormais le droit
d’attendre beaucoup de M. Schnitzler. – P. L.
Pierre Lalo hat al
so endlich
sein Ver
sprechen gehalten und hat einen
schönen
Artikel ge
schrieben. Das heißt, die Schönheit des
Artikels hat natürlich nichts
mit dem Ver
sprechen zu thun,
sondern mit der Schönheit Deines
Buches, die den
franzö
si
schen
Kritiker hocherfreut hat. Ich beglückwün
sche
Dich zu dem neuen Erfolge und bin recht
stolz darauf, Dich in dem ern
ste
sten und
vornehm
sten
Blatte der großen
Pariser Tagespre
sse an er
ster Stelle in
solcher Wei
se be
sprochen zu
sehen.
|Anbei erhält
st Du einige
Exemplare. Bitte
schreibe
umgehend und recht herzlich an
Lalo (
19. Boulevard de Courcelles).
In Treue
Dein
Paul Goldmann.
Bitte,
schick’ mir bei Gelegenheit ein Exemplar von »
Alkandis Lied«. Zu Progaganda-Zwecken!